C'est cruel la vie vous savez. Vous conchiez Youtube et refusez de vous abonner à Netflix. Malgré tout, un ami vous envoie un lien sur une vidéo Youtube qui parle d'un film Netflix :
Et quand vous savez que l'ami lit régulièrement Numerama pour s'amuser, vous comprenez très vite que ses tribulations ont été inspirées par cette critique délicieuse de la ponette en cheffe.
Tous les sujets sociaux fascinent mon ami. Il en raffole autant que je me goinfrais d'exploits techniques de la scène démo Atari ST des années 80/90. C'est probablement moins grave pour lui : il a atteint un âge imperturbable où les retombées de la passion hypnotique n'ont guère d'incidence sur son avenir, alors qu'en ce qui me concerne, j'étais jeune et la scène élitiste a marqué ma vie d'ingénieur de manière indélébile. Exemple concret : je remarque quand ça tourne à 60Hz. Et j'ai beau faire un culte de cette divine fréquence (héritage du CRT quand le mot fluidité avait encore un sens alors qu'avec les LCD, même en montant à 165Hz, c'est toujours pas ça), je comprends mal qu'on l'utilise pour ce genre de vidéo blabla à l'heure où certains s'interrogent sur l'impact des images qui bougent sur l'environnement, sans compter que mes principes m'incitent à vendre mon âme pour économiser la mémoire, les cycles machine et la bande passante. Bref, je suis mitigé sur ce point. Dans un autre registre, j'ai beau me réjouir de la critique manifeste des SJW (qu'on nomme ici poneys parce que ça fait probablement plus classe), je constate une fois de plus que ces youtubeurs pseudo-professionnels sont incapables de parler sans bafouiller, preuve en est qu'il leur faut faire un montage toutes les 5 secondes, en gros à peu près entre chaque phrase. Je suppose qu'on appelle ça des professionnels amateurs. C'était donc le paragraphe HS sur la forme de la part du vieux techos grincheux que je suis devenu, merci de votre lecture.
Revenons doucement sur le fond, car je suis fasciné par le don qu'a mon ami pour apporter de l'eau à mon moulin du moment, alors qu'il ne sait même pas ce que je mouline. J'y viens.
Inutile d'avoir des amis pour vous rappeler que la vie est une chienne, vos propres tribulations suffisent. Tenez, par exemple : je n'ai pas de compte Twitter non plus (je me plais à conter que je l'ai supprimé après avoir twitté 3 fois en 10 ans). Pourtant, en ce mois de décembre de cette si charmante année 2020 sur le point de s'achever, et alors que la référence du putaclic se préserve des moqueries qu'elle suscite en fermant d'office les commentaires sur la plupart de ses nouveaux articles, je suis tombé il y a une semaine ou deux à peu près par hasard sur un tweet de la ponette en cheffe, celle-là même ayant pondu la critique précédemment citée. Tweet m'ayant amené à ce splendide échantillon de la connerie post-moderne :
Oui lecteurs, je sais, ça fait beaucoup. Une vidéo Youtube + un article de poney sur nunu + un tweet de poney + un article d'un obscur groupe LGBTshmurtz. Mais il y a un point commun dans tout cela : l'humour politiquement correct du poney. C'est un vrai sujet quand on est plus guère surpris de voir l'une de ses représentantes les plus remarquables relayer sur Twitter les délires victimaires de celles·zé·ceux qui relèguent persiflages entre amis et taquineries de bonne guerre au rang d'agressions psychologiques.
Au fond, la bêtise de l'article est telle qu'il ne semble pas nécessaire de prendre la défense de l'émission qu'il blâme. Mais tout de même, sans être un aficionado des Grosses Têtes, tout francophone un minimum au courant en connait le ressort majeur : des célébrités polissonnent en se vannant sans complexe. De la déconne improvisée en somme, miroir de la vie en société parmi les gens sains d'esprit qui aiment rire en s'envoyant des fions. Pour beaucoup, ce n'est que bon temps entre deux activités très probablement plus intellectuelles, car enfin, personne ne me fera croire que Christine Ockrent, que j'ai vue droite comme un I présenter le journal de 20h sur le service public pendant des années, n'est au fond qu'une pauvre idiote incapable de finir sa carrière autrement qu'au beau milieu d'une bande de mâles sexistes avérés et sans aucune éducation. Gageons qu'elle, Chantal Ladessou, Arielle Dombasle et Valérie Trierweiler s'accommodent volontiers de ces galéjades outrancières, et que si elles venaient à s'en lasser, elles sont assez grandes et débrouillardes pour trouver d'autres émissions où reposer leur vénérable vestibule sans doute mieux rempli que d'autres, suivez mon regard (oui poney, j'aime être odieux en titillant le balai à chiotte que tu as dans le cul).
Bref, les poneys découvrent que Ruquier est un spécialiste du calembour improvisé et Baffie un sniper. Ils sont tellement obnubilés par leurs combats d'arrière-garde qu'ils s'avèrent incapables de ranger le pauvre melon qui leur sert de ciboulot politique lors d'une simple séance de déconne. Pire : à la lecture de l'article, on réalise qu'ils se sont torturés à écouter l'émission pendant un mois. Aucun sacrifice n'est assez grand pour pondre une étude. Une fois, ils sont même allés jusqu'à dénombrer la quantité de fions sexistes... rendez vous compte : 16 propos sexistes en une émission !
À peu près autant que ce que je sortais durant les 10 minutes de récré quand je trainais avec un groupe de 3 minettes au collège, groupe qui m'a collé au cul pendant au moins 3 années consécutives et a supporté que je le charrie durant tout ce temps, allez comprendre pourquoi. Elles étaient peut-être masos ? En vérité, on était inséparables, on s'adorait et elles me rendaient bien mes vannes. C'est un principe bien connu : faites-les rire et ça compte pour 50% de la conquête. La guerre des sexes est un prétexte à déconner, et quand vous êtes seul face à 3 nanas, on peut difficilement vous accuser d'abuser de leur faiblesse. Et je vous passe les détails sur mes 3 grandes sœurs (aujourd'hui presque toutes à la retraite). Pour faire bref, quand mon rital de beauf s'écrie « Femme, fais-nous le café ! », je m'exclame « Oh, comment tu parles à ma sœur toi, bouffon ?! », et tout le monde rit. On appelle cela de la camaraderie. Ça peut se pratiquer en famille ou entre amis, et celles·zé·ceux dont l'entourage est d'une tristesse sans nom devraient, en théorie, compenser en regardant une comédie ou en écoutant une émission de radio. Pour ma part, je fais un peu de tout ça.
Mon ami me disait qu'il était intéressant d'analyser pourquoi la poneysphère déteste « Mort à 2020 », d'où son lien sur la vidéo. Il a sans doute raison, mais je préfère tenter d'aller au-delà d'une comédie manifestement périssable que je ne visionnerai probablement pas. Mon analyse personnelle est que les SJW sont en manque de tortionnaires pour satisfaire leurs besoins victimaires, alors ils s'en prennent à la multitude qui rit aux éclats en ramenant ses blagues au premier degré. Procédé méphitique auquel je ne parviens toujours pas à m'habituer.
Les clichés sexistes font partie de l'arsenal du rire, tout comme les clichés islamophobes, transphobes, homophobes, racistes, antisémites (on me dit qu'un juif s'est glissé dans la salle), validistes (pas de bras, pas de chocolat), spécistes (et paf le chien), etc. Si rien de tout cela ne peut être raillé sans que des trous du cul viennent casser l'ambiance avec des revendications politiques bien plus poussives que modernes quand on a l'âge de savoir ce qu'il en était réellement dans un passé pas si lointain que ça, le 21ᵉ siècle déjà bien entamé promet d'être foutrement pénible à supporter.